Opinion: La volonté des Guinéens d’avoir l’homme qu’il faut à la place qu’il faut est- elle sincère ? (Par Ibrahima Kalil Sylla)

7
729

Il est le bon vieux principe de toute organisation humaine, politique et sociale. Cependant une fois le principe adopté et qu’il faut l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, on a tout dit, mais tout reste à faire. C’est le cas de la République de guinée. Les guinéens, depuis une dizaine d’années, sont à la recherche de l’homme qu’il faut pour transformer son potentiel en de multitudes de richesses qui puissent leur permettre de vivre dans un climat socio-politique et économique apaisé.

En 2010, l’occasion était donnée après une lutte ardente pour rompre avec un pouvoir militaire et permettre à un civil de reprendre les destinés du pays. Alpha condé fut le civil qui a bénéficié de ce privilège dans des conditions que certains pensent floues. Mais l’espoir était là, pour la première fois après près de 28 ans, un civil avait repris les destinés d’un pays potentiellement riche. Cet espoir s’est très vite transformé en désespoir et les Guinéens se retrouvent de nouveau à la recherche de l’homme qu’il faut. Mais cette volonté affichée est-elle sincère ? Les Guinéens veulent-ils réellement l’homme qu’il faut ou les hommes et les femmes qu’il faut?

Les Guinéens seront-ils capables de mettre de côté les anciens critères de choix pour enfin établir des critères qui soient capables de trouver l’homme ou les hommes ou femmes qu’il faut pour transformer notre société ? Voilà des questions que je me pose, compte tenu du déroulement des événements dans notre pays. Nous le savons tous, car ce n’est pas un secret, que presque la totalité des Guinéens fondent leur choix politique sur des bases très subtiles et discriminatoires. Le phénomène du choix qui porte sur l’ethnie, la région, la famille et parfois même la religion est générale en Guinée. Ne pas le reconnaître et le dire est déjà un obstacle à la recherche de l’homme qu’il faut. C’est ce phénomène qui accentue la division entre frères et sœurs guinéens qui sont condamnés à vivre ensemble.

En parlant de la division, moi je dis que c’est un mal que les Guinéens eux-mêmes cautionnent, parce que choisir une personne de son ethnie, de sa région ou de sa famille sachant qu’elle n’incarne pas le profil de l’homme qu’il faut au détriment d’un homme d’une autre région qui correspond typiquement au profil de l’homme qu’il faut, est synonyme de condamnation de la Guinée à vivre éternellement les mêmes mauvaises situations. Pire, c’est soutenir la division. Aujourd’hui en Guinée, chacun sait qui est qui parmi l’ensemble des leaders du pays, chacun connait et vie la misère du pays, mais chacun préfère défendre le leader de sa communauté ou de sa région. Même si chacun sait que ce leader de sa communauté ou de sa région a participé à la dégringolade du pays. Dans ces conditions, l’idéal d’un homme qu’il faut à la place qu’il faut restera longuement une utopie. Car chacun soutien le système à sa manière. Les Guinéens doivent tirer des leçons du passé, définir le profil de l’homme qu’il faut, le choisir et l’imposer pour un bien-être collectif.

Ibrahima Kalil Dantegueya Sylla, membre du bloc libéral

7 COMMENTS

LEAVE A REPLY