Et si Faya s’est plutôt enfoncé en s’excusant?

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C’est une approche qui apparemment échappe à plus d’un notamment ceux qui ont parlé de grandeur d’esprit de Dr Faya Milimono quand il s’est aussitôt excusé après avoir merdé. Malgré d’ailleurs ces excuses, la victime a porté plainte pour diffamation alors que d’aucuns ont estimé que Mamadou Lamine Fofana, c’est de lui qu’il s’agit, se serait montré réceptif. Peine perdue

Certes le plaignant agit en citoyen qui voudrait que son honneur soit lavé mais avec la célérité, de l’audition de Faya jusqu’à son placement en dépôt à la maison centrale, l’on est tenté de ne pas dissocier Mamadou Lamine Fofana citoyen à celui ministre de la justice par intérim c’est-à-dire le politique. Bien entendu que la fonction ministérielle est à la fois politique et administrative. De là, on peut être dans une sorte d’adversité politique entre un qui appartient au pouvoir en place et l’autre opposant au régime. Ainsi tous les coups sont permis

Dr Faya risque-t-il de voir son séjour se prolonger à la maison centrale? Rien n’est moins sûr d’autant qu’en adversité politique tous les coups sont permis. Le pouvoir aurait cloué le bec à un opposant des plus virulents au régime surtout en ces moments décisifs pour une nouvelle constitution. Car, et selon les dispositions de l’article 236 du code de procédure pénale « en matière correctionnelle, lorsque le maximum de la peine prévu par la loi est inférieur à 6 mois d’emprisonnement, l’inculpé domicilié en Guinée ne peut être détenu plus de 5 jours après sa première comparution devant le juge d’instructions s’il n’a déjà pas été condamné, soit pour crime soit pour un emprisonnement de plus de 3 mois sans sursis pour infraction de droit commun »

Poursuivant, le même article ajoute, « dans les autres cas, la détention provisoire ne peut excéder 4 mois. Si le maintien en détention au delà de 4 mois apparaît nécessaire, le juge d’instructions peut avant l’expiration de ce délai, décider la prolongation par ordonnance spécialement motivée rendue sur les réquisitions également motivées du procureur de la République ».

De ce qui précède, il y a à craindre que Faya soit resté au gnouf pour au moins quatre mois et plus avant le procès proprement dit. Et même ses avocats encore moins ses collègues de l’opposition pourraient avoir de la croix et la bannière pour le sortir de là. « Le fait de s’excuser l’a plutôt rendu fébrile. Mieux, l’aveu est la reine de la preuve en droit » a commenté un juriste. Bref, à choisir entre le sens politique et le sens moral, Faya ne devait aucunement se confondre en des excuses mais plutôt en homme politique exigez du Ministre de la justice de trouver le vrai Mohamed Lamine Fofana dont le nom est assimilé à ces douloureux évènements d’il y a 19 ans. L’affaire aurait certainement pris une autre tournure. Dommage pour lui, profitable à ses adversaires

Pour petit rappel, Dr Faya de retour au pays devant ses militants au siège de son parti a cité le ministre Fofana comme l’un des cerveaux de l’attaque rebelle à Gueckedou en 2000. Il s’est dans la foulée excusé estimant s’être trompé de personne. Auditionné le jeudi à la DPJ, le président du BL a été renvoyé le lendemain par le juge d’instructions à la prison civile de Conakry où il séjourne depuis

Jusqu’où ce feuilleton politico judiciaire va aller? La question est entière

 

 

 

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